110 – Apprivoiser la lumière
La fin du XIXe siècle et le début du XXe sont traversés par deux grands courants artistiques. L’Art nouveau naît à la période de la « Belle Époque », il fait suite à la révolution industrielle. Ce mouvement artistique ne fait pas la distinction entre les arts majeurs notamment l’architecture et les arts décoratifs.
Il tend à réunir l’artisanat et l’art pour l’intégrer dans tous les domaines. Il magnifie la nature dans un monde industriel. Se mêlent structures métalliques, courbes, arabesques, fleurs, fruits, arbres, animaux ou encore motifs asymétriques. Des artistes ont popularisé cet « art de rupture » en Europe, les français Hector Guimard et le métro parisien, Emile Galle et Daum maîtres verriers nancéens, le tchèque Alfons Mucha, le belge Victor Horta ou le catalan Antonio Gaudi. Ce mouvement né en Europe, s’étend à l’international avant de s’éteindre au début du XXe siècle.
Puis l’Art déco se développe après la première guerre mondiale, ce sont « les années folles ». Le nom « Art déco » est d’ailleurs attribué à ce mouvement à l’occasion de l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Il apporte davantage de symétrie, de géométrie et d’ordre, caractéristiques qui avaient été délaissées jusque-là. L’Art déco se décline dans toutes les disciplines artistiques, qu’il s’agisse de l’architecture, de la tapisserie, ou même de la haute couture. C’est un style que l’on retrouve dans les beaux-arts et dans les arts décoratifs. Il présente des lignes géométriques sobres, des courbes anguleuses. En architecture, la pierre, le béton et le verre sont omniprésents.
La côte basque n’a pas échappé à ce mouvement. Les témoignages sont nombreux, dont l’hôtel de ville, le musée de la mer et le casino municipal de Biarritz, l’ancien hôtel Guétharia de la station balnéaire du même nom.
Nous admirons encore les belles créations d’architectes de renom qui officient sur la côte basque dans les années 20-30. Leur nom est attaché à leurs réalisations :
• A Biarritz : Charles Siclis et la villa Les Escalettes (ex Andalucia 1922) ou la villa Trinidad (1922), Henri Sauvage et Charles Sarasin et la villa Natacha (vers 1910), Louis Amédée Aragon et la villa Magnac (1925) sur le lac Mouriscot, Louis Sue auteur de la boutique Jean Patou à Biarritz et de sa villa Berriotz (1925) à Bassussarry.
• À Bayonne : Joseph Hiriart et la villa Sirius (1929).
• À Anglet : Georges-Henri Pingusson et la Villa Barret-Decap (1930), Minache et d’Ault et la Villa Rêverie (ex Sonzanna, 1930).
• À Guéthary : Henri Godbarge et l’étonnante passerelle Itsasoan (1927).
• À Ciboure : Joseph Hiriart et les élégantes villas Leihorra (1929) et Lehen-Tokia (1926) sur la colline de Bordagain et la villa Ducontenia à Saint-Jean-de-Luz.