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95 – La ligne de démarcation dans les Basses-Pyrénées

Savoir et Faire savoir

95 – La ligne de démarcation dans les Basses-Pyrénées

La ligne de démarcation a fait l’objet de plusieurs publications dont la plus célèbre est celle du colonel Rémy. Ces publications rapportent les difficultés de franchissement de cette ligne qui a coupé la France en deux, pour les passages clandestins des personnes désirant rejoindre la France libre et l’Espagne, mais aussi pour celles qui devaient s’approvisionner pour survivre.

Nous ne les avons évoqués que succinctement, car le but de cette parution est avant tout de définir le tracé exact de cette ligne dans le département dénommé alors Basses-Pyrénées ce qui n’avait pas encore été fait précisément.

De la limite des Landes et des Pyrénées-Atlantiques sur la RD 933 au passage sur la Nive à Ondarolle, près de la borne frontière 200, la ligne de démarcation dont l’épine dorsale était l’ex RN 133 (actuelle RD 933) se développe à travers routes, maisons, champs et cours d’eau de façon très arbitraire sur environ 100 km. Il est évident que l’occupant allemand l’a définie comme cela l’avantageait et n’a pas hésité à en modifier certaines limites quelque temps après sa création.
Depuis juillet 1940, elle a coupé la France en deux parties inégales en population et en ressources économiques, privant la zone dite libre de toute la façade atlantique.

Les communications entre les deux zones étaient très difficiles tout comme les franchissements ; cela compliquait les retours des personnes déplacées vers le sud de la France pendant les combats de mai-juin 1940, rendant difficile le transit vers l’Espagne des Évadés de France et des soldats français ou étrangers voulant rejoindre les Forces Françaises Libres. Enfin, il fallait la franchir pour assurer le passage des juifs fuyant les arrestations en zone occupée dès les premières rafles.

En cette période de pénurie de nourriture, la contrebande et le marché noir ont aussi nécessité le franchissement de cette ligne. La vie locale fut très perturbée par l’existence de ces deux zones notamment pour les agriculteurs dont les terres étaient coupées en deux, les écoliers habitant de part et d’autre de la ligne ou les obsèques et mariages.

À partir du 1er mars 1943, l’Allemagne ne respectant plus les conditions de l’armistice, a envahi alors la zone que l’on appelait libre ; la ligne de démarcation était alors franchie et devenue inutile bien que susceptible d’être réactivée à tout moment.

Il a fallu attendre l’été 1944 pour qu’elle soit officiellement supprimée en France. La ligne démarcation a séparé en deux parties le Béarn et au sud la province basque de Basse-Navarre.